L’inspiration des illustrations découpées m’est venue grâce à la découverte de Camille Garoche. Pour illustrer ses livres, elle réalise de petites scénettes délicates, qu’elle photographie avec des effets de profondeurs, d’arrière plan flou (effet bokeh : pour les photographes).
Entre le volume et le dessin, j’aime la profondeur et le relief de ces sculptures de papiers. C’est amusant de composer ces petites décors de théâtres. J’ai parfois l’impression de jouer en plaçant mes personnages dans leur univers.
Tout d’abord, J’ai réalisé un croquis pour composer mon illustration et déterminer la place que prendra mes personnages. Mon idée était que les lapins portent Alice comme leur reine.
Je me lance ! Je dessine et mets en couleur d’abord le personnage principal : mon Alice. Puis les autres acteurs entrent en scène, les six premiers lapins prennent vie de la même façon.
J’avoue les avoir fait au hasard ! Je n’ai pas fait leur posture par rapport à la place qu’ils allaient occuper : mesurer les choses m’ennuient. Je me laisse guider par mon instinct ! Mon but : leur donner à chacun une pose différente qui me convienne. Comment je les installerai autour de mon Alice, la question se poserait plus tard !
J’ai ensuite peint le fond à l’aquarelle sur papier : un paysage aux tons printaniers.
Je n’ai rien dessiné d’autre car je voulais placer le reste du décor en relief. Quand on prévoit de mettre un cerisier en fleur qui fait toute la hauteur du cadre, il vaut mieux éviter de trop charger !
Puis, je m’occupe de la tenue d’Alice . Je choisis du papier Lokta, papier Népalais, de différentes couleurs : du bleu ciel, du bordeaux et du rose. Je l’adore, j’en mets partout ! Les couleurs sont lumineuses, il est souple et résistant à la fois et a de jolies effets marbrés naturels. J’ai donc collé et inséré ce papier dans la robe d’Alice. « Inséré » c’est bien le mot car j’ai fait des encoches au cutteur pour y glisser certains morceaux de papier et de mouchoir : et oui du mouchoir mais non usagé ! On fait avec ce qu’on a sous la main ! Ça produit l’effet délicat et froufroutant que j’escomptais.
Après tout ça, j’ai installé mon Alice et ses six lapins, en les positionnant part rapport à leur forme au mieux autour d’elle. Je les ai collé c’était plus fort que moi ! Je sais que ce n’est pas très stratégique car j’allais y rajouter des choses. Qu’est ce que vous voulez on ne se refait pas !!! Mais je m’égare ! Revenons à nos mout.. Lapins ! Je les ai donc collé car je voulais les voir en scène avant de planter le décor… et d’autres lapins !
Justement en parlant du décor, ça sent bon la fin du dénouement, ou presque ! L’arbre est une des pièce maitresse : vu la taille j’exagère a peine. Cela m’a pris plus de temps que tout le reste !
Le tronc est fait de lamelles de papiers un peu gaufrées de deux couleurs différentes trempées dans la colle : je vous raconte pas l’état de mes doigts ! Le but recherché est de les ramollir afin de leur donner une forme torsadée de tronc noueux. Pour les fleurs de cerisier, mon papier Népalais ( rose cette fois-ci) avec son côté pelucheux, une fois déchiré donne bien l’effet de transparence et de légèreté des pétales de fleurs. J’ai ajouté des ronds de ce même papier que j’ai fait à la perforatrice (et oui tous les moyens sont bons ! ) pour l’embellir de petites fleurs délicates.
Le final ! Après avoir fait mon arbre j’ai réalisé les derniers autres détails : trois petits lapins découpés, d’autres dans le lointain dessinés sur mon papier de fond, découper des herbes folles dans mon papier préféré (et oui toujours le même mais en vert cette fois-ci). J’en ai déchiré pour faire de la mousse, placé des motifs floraux découpés sur les côtés. Les petits détails qui tuent quelques pétales de fleurs posées ici et là sur le sol et le nez d’un lapin, pour finir du coton pour la queue du lapin au premier plan .